Le mot sanskrit Asteya se compose du préfixe privatif « A » et du mot « Steya » qui signifie vol. Donc Asteya est le non-vol, c’est à dire le fait de ne pas prendre quelque chose de manière brutale, contre la volonté d’autrui, de manière injuste. Il s’agit ici de ne pas prendre ni désirer ce qui appartient à quelqu’un d’autre, ou que nous n’avons pas mérité par un effort. Etre dans le non-vol c’est ne pas s’accaparer des objets, mais le concept va beaucoup plus loin.

Steya, soit le vol, c’est aussi:

  • Désirer ce qui n’est pas à nous;
  • S’approprier quelque chose sans l’avoir mérité, sans avoir fait d’efforts pour l’obtenir;
  • Conserver des objets dont nous n’avons pas besoin, car ce faisant nous en privons quelqu’un qui en aurait l’usage.

Sur le plan matériel cela signifie que nous devons maitriser notre désir de posséder, et donc maitriser notre Ego.

Asteya intervient aussi sur un plan moins matériel, dans notre vie courante. Nous pouvons ainsi voler du temps à nos amis/collègues/clients lorsque nous arrivons en retard à un rendez-vous. Nous pouvons aussi voler les idées de quelqu’un en s’appropriant indument ses paroles, ses écrits par exemple.

Mais Asteya, c’est aussi savoir garder la place qui est la notre dans la société, être dans une attitude juste, en toute humilité Et cette humilité nous amène tout naturellement à laisser à l’autre la place qui lui revient, sans lui demander plus que ce qu’il est capable de nous offrir. Car attendre quelque chose de quelqu’un, c’est déjà lui voler sa liberté d’agir, de penser, d’être… Par exemple, au quotidien, il s’agit d’accepter que notre conjoint.e et nos enfants aient leur propre personnalité, leurs besoins, et leurs envies, forcément différentes de ce que nous projetons. Mais les attentes reviennent toujours au galop et c’est un travail quotidien de les mettre de côté et de laisser notre entourage vivre. Afin de garantir leur liberté, nous leur devons alors ce respect. 

La notion d’Asteya est intimement liée non seulement à celle de juste appréciation, de reconnaissance et de respect du mérite et des droits de chacun, mais elle est aussi liée au principe moral de conformité à ce qui est juste. Nous voyons bien qu’il y a différentes façons de voler. Alors pour tendre vers Asteya, posons-nous les questions suivantes:

  • quels sont nos justes besoins?
  • quelle est notre juste place dans nos relations aux autres?

Si nous répondons avec sincérité et discernement à ces deux questions, alors nous trouverons le chemin vers la justesse.

Namaste

  • Sources:
  • Bliss Divine – Swami Sivananda
  • Introduction aux voies du yoga – Tara Michaël
  • Blog du site Yogamrita – Michèle Lefèvre
  • Raja Yoga – Helena Volet
  • 9 interpretations of the Yamas and Niyamas – Yoga Journal 07.04.2009