Brahmaçarya est mot sanskrit peut se traduire par « marcher avec Dieu », « vivre avec le sacré ». Selon Tara Michaël dans l’ouvrage Les Voies du Yoga: « A l’origine ce mot désignait la période dans la vie d’un brahmane où il se consacrait exclusivement à l’étude des Védas, aux pieds d’un précepteur. »

Si l’on ramène la notion de Brahmaçarya à notre société, il s’agit plutôt la notion de tempérance soit de la maitrise de nos sens et de leurs organes. Et pour y parvenir, nous devrions éviter tout ce qui peut les stimuler de manière trop intense. En particulier il s’agit de maitriser l’énergie sexuelle qui, selon l’Ayurvéda, absorbe et détruit l’énergie subtile.

Toujours selon la tradition ayurvédique, la digestion produit le chyle, qui lui-même produit le sang qui produit la chair qui produit la moelle qui produit la semence. Cette dernière se manifeste au niveau grossier (corporel) par les fluides reproducteurs et au niveau subtile par l’énergie spirituelle, appelée Ojas. Ainsi, celle-ci est une énergie importante pour le corps car c’est elle qui permet  l’endurance physique et mentale.

Ojas étant issue de la digestion, nous comprenons mieux l’importance de la qualité des aliments que nous absorbons. Un Ojas fort offre un bon soutien au système immunitaire. Il est alors préconisé d’adapter son alimentation si l’on veut le préserver. 

Selon les principes ayurvédiques il est recommandé d’éviter un régime trop riche en ail, oignon, viande, poisson et oeufs. Ces aliments sont en effet considérés comme stimulant les passions. Dans notre société actuelle, l’interprétation de Brahmaçarya serait plutôt une habitude de modération en toute chose, une recherche du juste équilibre.

Il conviendrait ainsi de travailler sur la maitrise de nos sens et de nos organes. Par extension, nous pouvons nous atteler à contrôler tous nos désirs. Le désir représente en effet une dispersion conséquente d’énergie mentale. Cela fonctionne comme un cercle vicieux: nous obéissons à notre désir et lorsque celui-ci est assouvi la satisfaction n’est souvent que de courte durée. Alors un autre désir surgit, qu’il faut aussi absolument chercher à assouvir. Cette course constante après le plaisir absorbe toute notre énergie. Si nous ne parvenons pas à satisfaire nos désirs nous pouvons alors faire face à la frustration, et nous éloigner du bonheur et de la sérénité. L’insatisfaction chronique peut engendrer des troubles du sommeil, des états dépressifs…

Afin de ne pas se laisser conduire par ses sens il convient d’éviter tout ce qui peut les sur-stimuler: la musique trop forte ou trop rythmée, les films violents, certains aliments ou une trop grande quantité de nourriture, une consommation excessive d’alcool, des comportements sexuels non-maîtrisés.

Si nous contrôlons nos désirs, alors nous pouvons contrôler nos émotions. C’est à cette dernière condition que nous pouvons acquérir la nécessité pour acquérir la sérénité nécessaire pour nous relier au Soi supérieur. 

De même dans la pratique des asanas nous pouvons appliquer Brahmaçarya en apprenant à réguler notre force. Cette dernière devrait être suffisante pour nous permettre de tenir la posture mais sans nous demander plus d’effort que nécessaire. 

Ainsi l’usage raisonné de nos sens nous permet de tendre vers l’équilibre dans nos pensées, nos sentiments, nos actions…

Namaste

Sources:

Bliss Divine – Swami Sivananda

Introduction aux voies du yoga – Tara Michaël

Blog du site Yogylaine.com

Raja Yoga – Helena Volet

9 interpretations of the Yamas and Niyamas – Yoga Journal 07.04.2009