Une des premières choses que l’on apprend lorsque l’on commence le yoga, c’est qu’il faut respirer par le nez, et uniquement par le nez. Cela peut parfois paraitre étrange, mais c’est pourtant la respiration la plus naturelle qui soit.En effet, le rôle d’une respiration adéquate est essentiel: c’est un des 5 piliers, juste après la pratique des exercices (asanas), et bien avant la relaxation profonde (savasana), l’alimentation saine (végétarienne), et la pensée positive et la méditation (vedanta et dhyana).

D’un point de vue anatomique, le nez a une fonction très importante de fitre, et permet de réguler la température de l’air qui entre dans notre corps. La respiration nasale permet aussi une meilleure oxygénation du sang. En effet, la morphologie et la plasticité des fosses nasales sont conçues pour optimiser les échanges gazeux. Nous pourrions ainsi voir notre taux d’oxygène dans le sang augmenter de 10 à 15 %.

Un groupe de chercheurs de Stockholm a découvert qu’une grande quantité de monoxyde d’azote  (NO) se forme dans nos sinus. Le NO régule la tonicité des vaisseaux sanguins et a des propriétés vaso-dilatatrices. Ceci favorise ainsi la circulation sanguine. Ainsi les narines et les sinus communiquent entre eux, ce qui permet au NO d’être acheminé vers nos poumons avec l’air. En dilatant les alvéoles des poumons, le NO a donc une fonction importante qui permet de favoriser les échanges gazeux.

Du point de vue yoguique, l’air est associé au Prana (=force vitale), qui circule dans tout organisme vivant et sans quoi aucune vie ne serait possible. L’air est donc la principale « nourriture » de notre corps. Nous pouvons vivre quelques semaines sans nourriture, quelques jours sans eau, mais à peine quelques minutes sans oxygène…Un maximum de Prana peut être absorbé par le nez. Or chez les yogis, le Prana est associé au goût. Ce dernier indique la présence de Prana dans les aliments, et peut être détecté grâce aux organes olfactifs situés à l’arrière du nez. 

Notre nez est ainsi tapissé d’une infinité de récepteurs nerveux ultra-sensibles pour détecter toutes les variations dans la qualité de l’air que nous absorbons. C’est un instrument si précis qu’il nous permet en une fraction de seconde d’identifier précisément les odeurs, et de repérer des substances potentiellement nocives (généralement, celles qui sentent mauvais…).Ce travail d’absorption et de traitement de l’air donc du Prana est essentiel, car ce dernier est ensuite stocké dans notre corps, au niveau du plexus solaire.

Ce qui explique aisément l’importance de la respiration dans la pratique du yoga. la respiration nasale permet de se tourner plus facilement vers l’intérieur lors des exercices de pranayama et de la pratique des asanas. Le corps, le mental et l’esprit se trouvent alors être en union, et permet ainsi d’accéder à la paix intérieure.